Edito mai 2018

Le semeur est sorti pour semer.

Le Carrefour de l’Église en Rural regroupe des membres d’Église qui veulent promouvoir une dynamique en proposant de prendre la route sur des chemins d’espérance, de paix, de rencontres, de joies, de ressourcements, de réflexions, de découvertes...

Dans l’édition de mars 2018 de Panorama, le moine bénédictin Anselm Grün conclut une interview par « Le christianisme n’est pas un message forcé, mais vivant. Il doit imprégner le monde, prendre les sentiers les plus rocailleux, ne pas planer, mais s’aventurer parmi les hommes ».

Très souvent, nous ne faisons plus attention à la beauté qui nous entoure, car il y a comme une poussière qui recouvre tout. Pour Colette Nys-Mazure, «  il faut créer du nouveau, s’émerveiller, mot dans lequel on retrouve le mot «éveil». Nous ne voyons plus les belles choses…. Travaillons ensemble à la contagion de la saveur de vivre et au plaisir de partager. »

Dans l’Évangile de Mathieu, « Le semeur est sorti pour semer ». Du semeur, on ne sait rien, il sème, c’est tout. Mais, avant de semer, il doit « sortir », se mettre en mouvement, car celui qui reste enfermé physiquement et mentalement ne peut donner du fruit. Il y a beaucoup de prétextes pour se replier sur soi et chez soi, pour s’enfermer dans ses certitudes ou dans le passé. Pour vivre, il est nécessaire d’aller dehors, d’aller vers les autres, de tisser des liens, de sortir du cénacle comme nous le souffle l’Esprit de Pentecôte.

Les verbes semer et s’aimer sont si semblable. Dieu, qui sème l’amour, nous invite à sortir, à devenir semeurs à notre tour, à choisir la vie. Chaque jour, inlassablement, Dieu donne à chacun de nous son sac inépuisable de graines : graines de paix, de partage, d’accueil, d’amitié, de tendresse, d’écoute, de dialogue, de sourire, de mains tendues… Il nous invite à répandre ces graines à profusion, sans économie.

Alors, semons en abondance, sans à priori, sans distinction ni préjugé, sans se lasser ou craindre l’échec. Semons, aimons, sans compter, partout, à tort et à travers, sans jamais se décourager. Avançons sur les chemins d’espérance sans se soucier du terrain, qu’il soit de rocaille, d’épine ou de terre fertile et émerveillons nous des belles choses qui nous entourent et que nous ne voyons plus.  

Que cette newsletter nous permette d’apprécier toutes ces petites graines que des femmes, des hommes, des jeunes, qui se mettent en mouvement, sèment en s’aventurant parmi les hommes, sans se soucier de savoir si la récolte sera abondante.

Jean-Maurice Castelain

Article publié par cmr • Publié le Vendredi 20 avril 2018 • 641 visites

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